Sa construction démarre en 1220 et Auguste Allou, évêque de Meaux au XIXe, la considérait comme la plus belle de son diocèse. Ses arcs-boutants, qui évacuent l'eau tout en maintenant les voûtes, sa pierre calcaire blanche sous le soleil, sa ligne médiévale à la fois austère et majestueuse, sa taille (18 m de haut et de long), imposent le respect. On se pose quelques instants sur un banc en fer forgé, dans le jardin, pour admirer ses fenêtres de diverses époques, ses gargouilles. L'édifice a bénéficié d'une lourde restauration au XIXe, à laquelle l'architecte Viollet-le-Duc a participé.
Avant d'entrer, on lève les yeux vers le tympan de la porte, sculpté de Notre Dame de l'Assomption, d'une vierge à l'enfant et des rois mages. L'intérieur est lumineux, grâce aux multiples restaurations et aux nombreux vitraux. Le matin, le soleil entre au-dessus du chœur du Moyen-Age. A l'entrée, de magnifiques fonts baptismaux datent de 1531 et une croix du Christ du XIVe.
Le style flamboyant s'impose dans le chœur et aux premières travées de nef. Les douze arcs symbolisent autant d'apôtres que de mois dans l'année. Dans la clé de voûte, un personnage nous regarde. Les chapiteaux des colonnes se renvoient aussi des petits personnages moqueurs ou espiègles, sculptés par trio. Deux chapiteaux, en excellent état, datent du Moyen Age.
Bossuet s'est déplacé à Crécy, en 1684, pour déclamer « un sermon qui fit s'attendrir les pierres de la collégiale », d'après le journal d'un curé voisin. L'écrivain américain Julien Green cite aussi l'édifice dans son journal. « Entre Coulommiers et Pont-aux-Dames, une église… au bord de la route. Elle est admirablement tranquille et belle, et les autos qui passent n'arrivent pas à la tirer de sa longue méditation. Elle a su garder sa foi. »
Source :
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